La Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic rassemble ses partenaires et regarde vers l’avenir !
Les responsables de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM), qui englobe les MRC du Granit et du Haut-Saint-François, ainsi que la Ville de Sherbrooke, ont tenu une rencontre importante le jeudi 28 mars dernier : la première rencontre annuelle de la RICEMM ayant pour thème l’application du règlement de contrôle de la pollution lumineuse. Tous les partenaires municipaux du territoire y étaient invités.
La directrice du parc national du Mont-Mégantic, Nathaël Bergeron, a mis la table pour la journée : « Au cours des quinze dernières années, plusieurs gestes ont été posés, de nombreux suivis ont été faits, mais plusieurs défis demeurent. L’application réglementaire est une priorité pour assurer la pérennité de la RICEMM. C’est le bon moment de se donner du temps collectivement pour réfléchir aux enjeux qui sont reliés à l’application réglementaire et trouver des solutions communes ».
La rencontre se voulait un moment d’échanges pour s’inspirer des initiatives sur le territoire, pour en apprendre davantage sur les projets en cours et à venir, et pour mieux connaître tous les partenaires de la RICEMM. Vingt-sept (27) des trente-quatre (34) municipalités étaient présentes, soit plus de 60 personnes, ainsi que des représentants de municipalités en périphérie de la RICEMM, des représentants du milieu de la recherche en pollution lumineuse, et un organisme environnemental.
1re réunion annuelle de la Réserve
La rencontre a été une occasion de présenter le bilan de la première décennie de son existence. Le biologiste de la RICEMM au parc national du Mont-Mégantic, Rémi Boucher, a souligné : « Bien que la pollution lumineuse soit restée stable depuis la conversion de l’éclairage effectuée lors de sa création, une excellente nouvelle en soi dans le contexte de la croissance de la population, il reste des défis pour la pérennité, principalement liés à l’application réglementaire. » Les 3 MRC ainsi que Hydro-Sherbrooke ont présenté des exemples de projets sur leurs territoires en lien avec la sensibilisation et la réglementation et des outils qu’ils ont développé pour faire appliquer le règlement de contrôle de la pollution lumineuse.
Partage d’expertises
Plusieurs initiatives ont été présentées par les municipalités :
– La campagne de la MRC du Haut-Saint-François On préserve la réserve qui a eu beaucoup d’effets positifs auprès des citoyens.
– Les illuminations de bâtiments patrimoniaux à Sherbrooke et Lac-Mégantic
– Plus de la moitié des municipalités sur le territoire ont poursuivi la conversion de leurs luminaires vers le DEL ambré.
De plus, cinq entreprises privées qui offrent des luminaires conformes aux principes d’éco-éclairage se sont déplacées pour présenter leur offre aux partenaires de la RICEMM. Cette présence démontre que l’industrie diversifie de plus en plus son offre pour s’adapter aux normes des meilleures pratiques en éclairage.
Constats
Plusieurs constats ont émergé de cette rencontre multidisciplinaire, et parmi eux, on note en particulier : A l’échelle tant des citoyens, des municipalités, que des entreprises, les acteurs ont fait le constat que la sensibilisation apparait comme étant encore et toujours un des meilleurs moyens pour obtenir leur pleine adhésion aux bonnes pratiques d’éclairage. De plus, la rencontre a permis aux partenaires de confirmer l’importance de travailler en concertation pour unifier les bonnes pratiques et les actions à venir dans la RICEMM pour préserver les acquis.
L’avenir
Étant la 1re Réserve internationale de ciel étoilé certifiée par l’International Dark-Sky Association (IDA), la RICEMM est un modèle dans le monde pour concilier les besoins en éclairage nocturne et la préservation du ciel étoilé. La rencontre annuelle deviendra le lieu d’échange des différents acteurs selon les priorités. Nathaël Bergeron précise : « Chaque fois un axe d’intervention de la RICEMM sera traité : soit la réglementation, la sensibilisation, la conversion, la mobilisation ou le suivi. » Une constellation de partenaires et d’acteurs se mobilisent sur le territoire pour la lutte à la pollution lumineuse. La somme de tous ces efforts permet à la RICEMM d’être reconnue comme un leader international et d’inspirer de nombreux projets et communautés. Pour le parc national et son ASTROLab, le statut de Réserve étoilée vient renforcer son positionnement parmi les plus belles destinations au monde pour l’observation des étoiles. Mais pour Sébastien Giguère, coordonnateur scientifique de l’ASTROLab du parc national du Mont- Mégantic, l’importance de la Réserve dépasse son rôle pour l’Observatoire du Mont-Mégantic et l’ASTROLab : « Le ciel étoilé, ce n’est pas juste pour les astronomes ! C’est le plus grand spectacle du monde ! Et c’est l’expérience même du ciel étoilé et de la nuit qui est en jeu aujourd’hui et qu’on essaie ensemble de sauver. Dans 50 ans, dans 100 ans d’ici, je pense qu’on va peut-être réaliser que l’héritage le plus précieux de notre Réserve, ce ne sera pas seulement d’avoir protégé l’Observatoire. Ce sera aussi d’avoir préservé l’expérience des étoiles pour tout le monde, et de vivre dans une région où les enfants peuvent encore lever les yeux vers le ciel et contempler le spectacle grandiose de l’Univers. »
La vie a besoin de la nuit. Pour en savoir plus : ricemm.org